Philippe Desportes (1636-1711)
       Poète et courtisan français du XVIe siècle, qui fut le protégé du roi Henri III et composa son œuvre en marge de la Pléiade.


Son oeuvre :

- Amours de Diane (1573)

Né à Chartres dans une famille de la riche bourgeoisie, Philippe Desportes reçut une éducation soignée et s'engagea dans la carrière ecclésiastique. Le service de l'évêque du Puy, où il entra vraisemblablement assez jeune, lui permit de suivre son maître à Rome, où il se forgea une solide culture poétique et fut sensibilisé aux œuvres de Pétrarque. Au service du duc d'Anjou, le futur Henri III, à partir de 1572, il accompagna celui-ci en Pologne, et resta son poète favori après que celui-ci eut accédé au trône de France en 1573.

Poète officiel et mondain, comblé d'honneurs et de biens, Desportes vit sa carrière atteindre son apogée entre 1573 et 1583, période où il fit paraître plusieurs éditions successives de son œuvre, et pendant laquelle sa gloire éclipsa même celle de Ronsard. Par la suite, sous le règne d'Henri IV, il se tint plus à l'écart de la vie de cour, laissant la place à d'autres auteurs, en particulier à Malherbe.

En marge de celle des poètes de la Pléiade, son œuvre est typiquement celle d'un poète de cour. Célébrant souvent les amours des grands personnages de la cour de France (les amours d'Henri III ou de Marguerite de Valois), sa poésie est moins inspirée et plus conventionnelle que celle de Ronsard, ou de du Bellay. Marquant l'évolution du genre poétique du grand lyrisme et d'une poésie érudite et inspirée vers une poésie de salon, plus formelle, son œuvre est davantage celle d'un virtuose de la langue que d'un poète inspiré, et tend parfois au maniérisme à force de raffinement. On lui doit notamment des Stances (1567), des Imitations de l'Arioste (1572), des élégies et de nombreux Amours et Mélanges ainsi que des traductions de psaumes, œuvres de la maturité.

C'est en partie par réaction contre cette tendance que s'élabora la doctrine de Malherbe, qui nous est parvenue sous la forme d'annotations en marge des poèmes de Desportes, et qui constitue la base de l'évolution de la langue poétique française tout au long du XVIIe siècle

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