Son oeuvre :
- Poésies (1830),
- Les Jeunes-France (1833)
- Mademoiselle de Maupin (1835-1836)
- La Comédie de la Mort (1838)
- Emaux et Camées(1852)
- Une nuit de Cléopâtre (1845)
- Le Roi Candaule (1847)
- Le Roman de la Momie (1858)
- Le Capitaine Fracasse (1863)
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Vie de Théophile Gautier
La bataille romantique
Né à Tarbes
le 30 août 1811, Théophile Gautier était issu d’une famille de petite
bourgeoisie avec laquelle il vint rapidement s’établir à Paris. Il se destinait
initialement à une carrière de peintre, mais, le 27 juin 1829, il fit une
rencontre décisive, celle de Victor Hugo, qui lui donna aussitôt le goût de la
littérature. Fidèle à Hugo, Gautier assista avec éclat et enthousiasme à la
première de son drame Hernani, le 25 février 1830. Lors de
cette soirée mouvementée, restée dans l’histoire littéraire sous le nom de «!bataille d’Hernani!», il se rangea du côté
de la troupe romantique qui défendit Hugo contre les tenants du classicisme - notons, pour la petite
histoire, que le gilet rouge flamboyant qu’il arborait ce soir-là fit scandale
et resta célèbre. Gautier se déclara toujours fidèle aux choix esthétiques
qu’il avait faits en 1830 et, d’une certaine manière, même si son œuvre évolua
vers une esthétique formaliste, il resta, en son âme, romantique jusqu’à la fin
(ce dont témoigne son Histoire du romantisme).
Les Écrits romantiques
Vers la fin
de l’année 1830, Gautier commença à participer aux rencontres du «!petit cénacle!», groupe d’artistes et
d’écrivains qui se réunissait dans l’atelier du sculpteur Jehan Duseigneur. Là,
il se lia d’amitié avec Nerval, Pétrus Borel, Alphonse Brot, Philotée O’Neddy
et Joseph Bouchardy. Il menait à cette époque une joyeuse vie de bohème. C’est
le 4 mai 1831 que le Cabinet de lecture publia la Cafetière,
son premier conte fantastique.
Dès lors,
son talent dans cette veine très en vogue ne devait cesser de s’affirmer avec
des textes comme Arria Marcella (1852), le Roman de la momie
(1858) ou Spirite (1866). Parallèlement à ses poèmes, Gautier publia de
nombreux textes de prose, comme les Jeunes-France, romans goguenards
(1883) - recueil de nouvelles souvent parodiques - ou le roman Mademoiselle
de Maupin (1835), qu’il fit précéder d’une préface provocante et
scandaleuse, où il affirmait ses principes esthétiques.
Le forçat de la presse
En 1836,
Gautier édita son premier article dans la Presse, le nouveau journal
d’Émile de Girardin, pour lequel il travailla jusqu’en 1855, puis il se
consacra au Moniteur universel jusqu’en 1868. Gautier écrivit quelque
mille deux cents articles, tout en se plaignant du joug que lui imposait la
presse quotidienne - son seul véritable gagne-pain qui était aussi,
selon lui, un obstacle matériel à la réalisation d’une œuvre littéraire. Voir
Presse, histoire de la.
Malgré ses
difficultés matérielles, Théophile Gautier devint un poète presque officiel à
la fin de sa carrière, sous l’Empire!; en 1868, il fut nommé bibliothécaire de la
princesse Mathilde.
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À sa mort,
survenue le 23 octobre 1872, Victor Hugo et Mallarmé
témoignèrent de l’importance de cet écrivain par deux poèmes qui furent réunis
sous le titre de Tombeau de Théophile Gautier (1873). En 1857, Baudelaire
lui avait dédié ses Fleurs du mal par ces vers élogieux : «!Au poète impeccable!/!au parfait magicien ès
lettres françaises!/!à mon très cher et très vénéré!/!maître et ami!/!Théophile Gautier…!»
Importance de l’œuvre
L’image que
l’on retient aujourd’hui de Gautier est celle d’un partisan presque fanatique
de Victor Hugo et d’un romantique échevelé. Or, s’il est vrai que ses poèmes
des années 1830 sont marqués par une thématique sombre, voire par un humour
macabre (qui caractérise, par exemple, le dialogue entre «!la Trépassée et le Ver!», dans la Comédie de
la mort), Gautier se distingue nettement des autres romantiques par son
souci formaliste, qui annonce celui de Baudelaire et des Parnassiens.
Dans
l’ensemble de l’œuvre de Gautier, en effet, le sujet importe moins que les mots
et le plaisir de raconter : davantage encore qu’un partisan de l’art pour
l’art, il fut un esthète, privilégiant d’une manière provocatrice l’esthétique
au détriment des autres fonctions de l’œuvre, en particulier de ses fonctions
morales. Cet esthétisme est le principal point commun entre ses poèmes, Émaux
et Camées (1852) et ses grands romans, comme le Roman de la momie
(1858) ou le Capitaine Fracasse (1863), paru en feuilleton de 1861 à
1863. Émaux et Camées, qui se situe à la croisée du romantisme et de la
poésie parnasienne, illustre idéalement les principes esthétiques de Gautier et
son exigence de perfection. Chaque poème, composé en octosyllabes, est la
représentation textuelle, parfaitement ciselée, d’un objet choisi pour sa
beauté, qu’il soit réel ou mythologique, vivant ou minéral, naturel ou produit
par l’Homme. Voir Poésie.
Situé dans
la Gascogne du XVIIe siècle, le Capitaine
Fracasse est une parodie joyeuse du Roman comique de Scarron : les péripéties
rocambolesques, les personnages archétypiques et les paysages y forment un
ensemble admirable de justesse et d’harmonie. Parallèlement à son œuvre de
poète et de romancier, Gautier fut aussi un témoin passionné de son époque
comme en témoignent des œuvres telles que Voyage en Espagne (1845), les
Beaux-Arts en Europe (1855), recueil de critiques d’art, Voyage en
Russie (1867) ou son Histoire du romantisme (posthume, 1874),
laissée inachevée. Il consacra aussi un essai à la vie d’Honoré de Balzac
(1859) et composa des livrets de ballets, notamment Gisèle (1841) et l’Anneau
de Sacountâla (1858).
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