Poèmes du Gypoète
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MAL ARMÉESSurgi de la bouche et du mont
D'une Callipyge isomère
Sans tarir la vallée amère
Le bol altéré se corrompt.
Je crois bien que deux lèvres n'ont
Bu, ni mainte amante éphémère
Ni elle, à la pointe mammaire,
Jamais de si tendre façon !
Le doux fleuve de nul rivage
Dont l'imprévisible ravage
Eternise mais ne consent,
Furtif pisé de durs rougeâtres !
A rien exaucer annonçant
Une aurore des plus douceâtres.
DÉSARMÉSurgi de la souche et du front
D'un très vieux Victor tutélaire
Sans honnir l'effort solitaire
Le fol intérêt s'interrompt.
Je crois bien que deux bourses n'ont
Chu, ni maint amant littéraire
Ni lui, de l'exploit titulaire,
Jamais à si tristes tréfonds !
Le mol épieu sans nul orage
Dont l'inexhaustible givrage
Agonise mais ne consent,
Tardif blasé d'impurs emplâtres !
A rien exprimer prononçant
Un remords des plus opiniâtres.
SURARMÉSSurgi de la croupe et du tronc
D'un Apollon de belvédère
Sans trahir le bosquet grégaire
Le col déterré fleure étron.
Je crois bien que deux globes n'ont
Vu, ni maint amant militaire
Ni lui, à la lutte orbitaire,
Jamais de si turgide affront !
Le gai combat sans nul otage
Dont l'irrésistible abordage
Electrise mais ne consent,
Massif frisé d'obscurs saumâtres !
A rien exhaler dénonçant
Une flore des plus brunâtres !
BIEN ARMÉSSurgi de la troupe et du bond
De joyeux Amours impubères
Sans rougir des joufflus à l'air
Le vol éthéré erre en rond.
Je crois bien que deux ailes n'ont
Mû, ni maints amants adultères
Ni eux, à ces jeux dit pervers
Jamais de péchés si mignons !
Le vif congrès non sans tapage
Dont l'inextinguible ramage
Paillardise mais ne consent,
Naïfs baisers de purs folâtres !
A rien expliquer énonçant
Un accord des plus grand-théâtres.
(D'après MALLARMÉ,Vase de nuit.
Et en hommage au contrepoint bachique, J.S. BACH, 1685 -1750)
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